J'ai commencé à faire de la sculpture lors d'un séjour à New-York en 1991. Je sortais beaucoup le soir (plusieurs de mes amis travaillaient dans les grands clubs du moment) mais la journée je passais beaucoup de temps dans ma chambre au Ruthledge hotel.
C'est dans ce lieu que j'ai eu l'envie de produire des réalisations en volume, d'abord avec des sacs de kraft puis avec du carton. Je découpais des pièces de carton que j'assemblais avec du kraft adhésif pour former des volumes et des combinaisons de volumes; le travail se matérialisait enfin sous la forme de sculptures animales aux formes cubiques.
L'homme casoar (185x70x50), (cf photo ci-dessus), réalisé en 1995, est une sculpture composée de centaines de formes de papier cartonné, tracées, découpées et collées sur une structure complexe de carton ondulé. Cette pièce représente l'aboutissement technique de ce travail avec le carton et m'a fait réaliser que la structure interne de la sculpture est ce qui me passionne le plus.
L'homme qui fume son doigt, 1994
L'animalité et le bestiaire sans hiérarchie du monde animal étaient mes thèmes de prédilection. J'étais fasciné par le vaudou (remplacement de l'homme par l'animal pour le sacrifice, l'irruption du monde magique dans le quotidien...), et des sculptures comme L'homme qui fume sont doigt (cf photo ci dessus) ou L'homme casoar, (présentant la mutilation sacrificielle ou la fusion avec l'animal totémique) sont hantées par cet univers. Cet intérêt pour le vaudou a encore grandi au cours de voyages en Afrique centrale et au Brésil et a abouti en 1998 à la rédaction d'un mémoire sur l'Art caraïbe.
Le singe, 2000, chambre à air, carton, plume, fil, 45x45x20Grâce aux propriétés du carton, j'ai décidé de libérer la sculpture de son enveloppe pour exhiber son armature, ce qui m'a conduit à m'intéresser à l'architecture des corps en opposant les formes rigoureuses de la construction à celles de l'anatomie. J'ai continué à me concentrer sur la figure humaine et animale tout en diversifiant la gamme des matériaux composant mes sculptures, en privilégiant l'innovation technique. Je melais étroitement le sens et la matière.
Le chien n°3, 2002, chambre à air, filLe chien n°3 est entièrement réalisé en pièces de caoutchouc découpées dans de la chambre à air et reliées entre elles par un robuste fil rouge. Cette sculpture molle n'exhibe pas son armature, elle se présente comme un manteau de peau à la couture omniprésente.
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